KINTSUGI - 金継ぎ

Qu'est-ce que le kintsugi ?

Le « kintsugi » est une technique traditionnelle japonaise utilisée pour restaurer des céramiques endommagées, telles que celles présentant des fissures, des éclats ou des cassures. Pour mieux comprendre cette méthode, commençons par explorer son histoire.

Le kintsugi consiste à réparer les céramiques ou les laques brisées en utilisant de la laque comme adhésif. Cette laque, extraite de l'arbre à laque (urushi), devient inoffensive pour l'homme une fois sèche et offre une solidité exceptionnelle. La particularité du kintsugi réside dans sa philosophie : il valorise les cicatrices des objets réparés en les sublimant avec de la poudre d'or ou d'argent. Plutôt que de masquer les fissures, le kintsugi célèbre ces imperfections comme faisant partie de l’histoire de l’objet, lui insufflant une nouvelle vie.

Cette technique trouve ses origines dans des pratiques similaires remontant à la période Jōmon, comme en témoignent des fragments de poteries réparées avec de la laque découverts lors de fouilles archéologiques. Cela illustre à quel point l'idée de réparer et réutiliser les objets était ancrée dans la culture japonaise depuis l'Antiquité.

Le kintsugi, une technique profondément enracinée dans la tradition japonaise, possède une longue histoire. Bien qu'il existe différentes théories, la technique actuelle du kintsugi serait apparue il y a plus de 400 ans, pendant l'époque d'Edo, au cœur de l’essor de la culture du « chanoyu » (la cérémonie du thé).

La cérémonie du thé, perfectionnée par Sen no Rikyū, prônait une esthétique épurée et sans artifice appelée « wabi-cha ». Cette pratique était très prisée par les daimyos, les riches marchands et les élites de l’époque. Dans ce contexte, le kintsugi est né d’une volonté de préserver les précieux ustensiles utilisés dans la cérémonie du thé, même lorsqu’ils étaient endommagés. Cette approche a donné naissance à la base du kintsugi tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Apprendre la technique du kintsugi permet de surmonter la peur d'endommager vos objets préférés et de les laisser inutilisés dans un placard. En maîtrisant cette technique, vous pouvez réparer vous-même vos objets brisés, leur redonnant ainsi une nouvelle vie tout en en profitant pleinement.

Les matériaux utilisés dans le kintsugi sont principalement naturels, tels que la poudre de pierre, la sciure de bois ou même des produits du quotidien comme la farine de blé ou le riz. Avec un peu de pratique, cette méthode est accessible à tous. Bien que des résines synthétiques soient aujourd’hui disponibles, le kintsugi authentique utilise des matériaux naturels inoffensifs, respectueux de l’environnement et de la tradition japonaise.

Le kintsugi est idéal pour réparer des céramiques ou des objets en laque. Même en l'absence de fragments, il est souvent possible de restaurer un objet avec cette technique. Cependant, les objets en verre sont généralement plus difficiles à réparer, même pour les artisans spécialisés.

Le kintsugi n'est pas seulement une technique de restauration ; c'est également une forme d'art qui incarne une esthétique propre au Japon. En sublimant les fissures avec de l’or ou de l’argent, cette méthode transforme les objets réparés en œuvres uniques, riches d’une beauté qui raconte une histoire.

Contrairement à l'approche moderne consistant à remplacer un objet cassé par un neuf, le kintsugi valorise l'idée que chaque cicatrice fait partie intégrante de l’histoire de l’objet. Il incarne une philosophie profondément ancrée dans la culture japonaise, où l’on répare et respecte ce qui est brisé, au lieu de le jeter.

Orinasu Japan collabore avec Ai Shimizu, une experte ayant plus de 25 ans d’expérience dans le travail de la laque à Kyoto, pour promouvoir le kintsugi authentique en Europe. Dans un monde où l’image du « kintsugi » est parfois déformée par des idées superficielles ou éloignées de sa véritable essence, Orinasu Japan s’efforce de transmettre sa simplicité et son authenticité : une technique artisanale respectueuse de la nature et accessible à tous.

Ai Shimizu a développé un kit de kintsugi appelé « Urujyu », intégrant des matériaux naturels qu’elle cultive elle-même, comme la laque ou les cocons de soie. Ce kit permet à chacun d'apprendre cette méthode tout en perpétuant la valeur fondamentale du kintsugi : prendre soin des objets et respecter leur histoire.